La chambre ~océanique~ --Chambre d'Olyan--

~Dans cette vaste chambre à coucher, de nombreuses petites chutes d'eau coulent vers un bassin central. De petits ruisseaux serpentent entre les nombreuses dalles qui forment le plancher. De magnifiques scultures ont été façonnées à même le mur, de centaines de races aquatiques. Le lit repose sur une base de roches aquatiques avec un parfum de sel marin.~

Lorh le conduisit jusqu'à la dite chambre et remarquant qu'il n'y avait point de garde dans les alentours, osa même y entrer. Excepter sa propre chambre, elle n'avait encore jamais vu les autres chambres qui garnissait l'aile. Elle s'émerveilla donc de la décoration tranquille de la chambre. Avec un sourire, elle se tourna vers Olyan.

"Je vois qu'ils vous ont donné une chambre digne de vous, Olyan. Elle est magnifique... je ne savais point que mon château recelait de tel trésors à quelques mètres seulement de moi...!"

Dit-elle, impressionnée. Elle n'avait pas lâché la main d'Olyan, mais revint plus près de lui. Et reprit la parole avec une tonalité plus douce et un peu inquiète.

"Es-ce que tout va bien allez, Olyan?"

"Oui... Il le faudra bien..."

Dit-il. Une bonne nuit de sommeil lui fera du bien, et probablement, ses soucies auront même disparus. L'amour peut parfois empirer les problèmes que nous avons, mais ils ne sont jamais bien grave.... Habituellement...

"Avant de partir, pourriez-vous me dire encore une fois que vous m'aimez?"

Lorhènya sourit et déposa un rapide baiser sur les lèvres de son bien-aimé.

"Je vous aimes, Olyan."

Dit-elle simplement, mais avec une grande conviction. Elle l'embrassa de nouveau, plus longuement cette fois ci. Elle posa une main sur la douce joue de son amoureux et lui sourit en le regardant dans les yeux.

"Passez une bonne nuit et que les dieux vous gardent loin de tout malaise... Faites de beaux rêves mon doux amour..."

"Je vous aime Lorh..."

Dit-il tendrement. Avec une grande détermination à ne plus être triste pour sa douce et tendre amour, il lui baisa les mains avant de s'éloigner à reculons, pour la voir le plus longtemps possible avant qu'elle parte.

Tranquillement, Lorh se mit à reculer, elle aussi à reculons et atteint la porte rapidement malgré le pas lent qu'elle utilisait. Olyan lui envoya un baiser de la main, lui souhaitant bonne nuit.

Malgré le fait qu'il était dur de refermer la porte sur les yeux remplis d'amour de l'homme qui la regardait, Lorh recula à contre coeur jusqu'au couloir, et lui adressant un dernier mot d'amour silencieux, refermit la porte. Elle resta là quelques secondes, puis réalisant qu'elle pouvait être surprise à tout moment, quitta les alentours de la chambre de son amoureux à petits pas pressés. Elle espéra que tous avaient pu rejoindre leurs lits et qu'Ellundril et Shade se portaient bien malgrés on absence... elle ne le saurait que le lendemain.

[Chambre de Lorhènya]

Un peu inquiète désormais, elle s'interrogea un moment sur ce qu'il convenait de faire. Devait-elle veiller sur son amoureux? Ça oui. Mais était-il convenable de rester dans ses appartements? Après quelques longues minutes de réflexion, elle haussa doucement les épaules et s'étendit sur le lit près de son fiancé, et remonta les couvertures sur leurs épaules. Elle appuya son front contre le siens et fermit les yeux.

"Dors bien, mon Olyan..."

Elle eut un petit sourire, songeant que ce prénom jouait sur ses lèvres comme une mélodie... Calme et en sécurité, elle commença à glisser peu à peu dans le sommeil.

Lorhènya s'extirpa peu à peu du sommeil. Elle recula brusquement, un peu surprise. Égarée, elle s'assit dans le lit et regarda autour d'elle. Son regard observa les noirceurs environantes, elle ne voyait presque rien aux alentours, mais elle prit conscience qu'Olyan était tout près d'elle. Gênée, elle parla d'une voix timide et effrayée.

"Il doit se faire tard, je devrais peut-être regagner mes quartiers."

*Mais il fait si noir...!*

Il la regarda ainsi s'agité puis regretta bien vite de l'avoir réveillée. Elle voulait partir, le laisser seul dans la noirceur, dans la solitude. Il prit une inspiration avant de parler.

"C'est toi qui connait les règles de ton château..." dit-il tristement.

Il aurait voulu l'empêcher de partir, mais la force lui manquait. Lorsqu'il la vit se lever, sur un coup de tête, il lui aggrippa le bras et l'attira vers elle. Il l'embrassa premièrement sur les lèvres et se rendit rapidement dans son coup. Il lui baisa deux ou trois fois sa nuque, avant d'arrêter. Sa respiration soufflait sur son cou.

Réduite au silence, Lorhènya ne savait plus comment réagir. Un frisson la parcourue. C'était contre les règles, elle le savait bien. Elle sentait ce souffle sur sa nuque, et par cette simple situation, il lui semblait voir toute la force, la fougue et la puissance de son promis. Les larmes glissaient sur ses joues tellement elle était effrayée. Impulsivement, elle passa ses bras autour du cou d'Olyan pour se blottir contre lui.

"Ne...Ne me laisse pas toute seule... je ne veux pas partir... il fait bien trop... noir..."

Elle ne savait plus comment exprimé ce qu'elle ressentait, tant cet éveil l'avait plongé dans un ouragan d'émotions.

Un sentiment d'impuissance vint emplir le coeur d'Olyan. Lui-même ne savait plus comment réagir. Il agissait parfois si subitement, réaction à ses émotions, qu'il ne savait plus quoi en faire par la suite. Une seule chose lui vint à l'esprit et il espèrait de tout son coeur que c'était une bonne chose.

"Tu sais bien que je ne t'obligerais pas à faire quoi que ce fut contre ta volonté... Même si parfois j'agis instinctivement..."

Elle aquiesça silencieusement. Être ainsi, blottie contre son amoureux, la rassurait. Lentement, elle défit son étreinte et s'étendit sur le coté, sa joue humide sur sa main. Elle regardait Olyan, une silhouette dans la noirceur. Silencieusement, elle le priait de le protèger, de prendre soin d'elle et de l'aimer. Mais elle était totalement incapable de transformer ses prières en paroles. De sa main libre, elle prit celle d'Olyan et l'incita à s'étendre près d'elle.

"...j'aimerais... dormir avec toi, si tu veux bien..."

murmura-t-elle, incertaine, et surtout inquiète de la possibilité de se faire mettre dehors.

Olyan prit sa main tendrement. Il s'installa tranquillement à côté d'elle, toujours en la regardant. Il essayait de discerner ses traits dans la noirceur. Olyan se surprit à sourire. Malgré la tournure bizarre des événements, il était heureux auprès de celle qu'il aimait. De sa main libre, il vint doucement caresser la joue de Lorhènya. Pour toute réponse, il dit: "Je t'aime." et il déposa un doux bec sur sa bouche.

Elle fermit les yeux au contact de sa main sur sa joue. Elle acceuillit agréablement le baiser qu'il lui donna, et un léger sourire revint sur ses lèvres. Elle réouvrit les yeux un moment, et serra la main d'Olyan dans la sienne un peu plus fort, mais très doucement. Elle se rapprocha de lui, lachant sa main pour qu'il soit presque obligé de la prendre dans ses bras, et une fois tout près de lui, lui murmura à l'oreille.

"Je t'aime aussi, Olyan... pardonne moi... cela me fait si étrange... de ne plus être seule...et puis je dois t'avouer... j'ai peur du noir."

Elle eut un petit rire timide.

Olyan l'acceuillit avec joie dans ses bras. Pour la réconforter, il la serra contre lui. Il trouvait comique que jeune princesse comme elle puisse avoir encore peur du noir, mais certaines peurs ne disparaissent jamais... Olyan vint accôté sa tête dans le creux de son épaule, sentant la bonne odeur qui se dégageait d'elle. Il en inspira plusieurs fois la douce arôme qui le calma grandement.

"Je t'aime aussi... Et tu n'as plus à avoir peur du noir.. Je serai toujours avec toi, là où tu crois en notre amour... et où tu crois en moi..."

Lorhènya sourit doucement. Elle embrassa le cou qu'il lui offrait et fermit les yeux. Blottie contre lui, elle rabattie l'une de ses ailes par dessus eux comme une autre couvertures de douces plumes, gardant l'autre soigneusement pliée dans son dos. Se rappellant ainsi ses origines Icryanne, elle questionna Olyan à voix basse.

"Olyan, tu es humain?"

Demanda-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Non que cela soit un problème, mais plutôt que ça l'intriguait grandement. Y avait-il des princesses dans ce monde où naissaient les hommes? Sinon, cela impliquerait qu'il soit tomber amoureux d'une de ses consoeurs...

Il la regarda, étonné. Il réfléchit quelques instants à la façon dont il allait répondre, sans trouver pour autant les mots exacts.

"Euh... Oui et non?"

Cette question lui remémora sa dure enfance et son exil, sa rencontre avec son maître qui devint alors la journée la plus heureuse de son enfance. Il ne fut que rarement triste par la suite, au côté de son maître. Après être sorti de sa nostalgie, il se mit à compter quel âge il pourrait avoir...