Les couloirs

Distraitement, Lohrènya menait Olyan à travers le château, prenant à droite ici, à gauche là. Les murs étaient décorés richement, orné de tableaux uniques et de gravures en or pur, mais Lorhènya n'y portait plus attention, depuis le temps qu'elle les voyaient. Le château avait toujours été plutôt riche, à cause du respect des autres royaumes, mais n'avait jamais pour autant négligé son peuple.

"J'espère que vous ne trouverez point d'inconvénients à ce que je poses quelques questions sur vous, messire? Je dois m'avouez curieuse de savoir d'où vous venez ainsi. Ce n'est point tout les jours que je découvre un érudit campant sur mes terres comme un simple voyageur."

Olyan écouta Lorhènya parler et sourit à sa question.

"Mais il est tout à fait normal que vous ayez des questions à me poser Majesté. Pour répondre à votre question, je ne viens de nul part. En fait, je suis voyageur depuis mon plus jeune âge, il y a de ça bien des années..."

Ils continuèrent encore un moment à marcher en silence avant qu'il ne demande :

"Je suis désolé si ma question vous semble inappropriée, mais qu'est-il arrivé à vos parents?"

Lorhènya eut un petit sourire triste, mais pas d'avantage.

"Mes parents étaient déjà très agés. On m'a dit qu'ils ont quitté notre monde par mort naturelle, mais je ne crois pas que cela soit la seule raison... Enfin, peut être que si, qui sait?"

Elle regarda un moment le sol, silencieuse, puis repris la parole avec un petit rire.

"Et s'il vous plaît, messire Olyan, ne m'apellez pas majesté, j'ai l'impression de prendre dix années de plus! Princesse, mademoiselle, Lorhènya, ou tout simplement Lorh feront très bien l'affaire!"

Olyan eut un grand sourire en entendant la remarque de Lorhènya sur son âge. Il lui répondit aimablement :

"Très bien.... Lorh. J'ai toujours eu de la difficulté à appeler les gens par leur prénom. C'est comique...

Il continua de la suivre, le sourire un peu moins vivant que quelques instants plus tôt. Il avait repensé une fois de plus à la princesse qu'il avait perdu, mais il avait pris la ferme détermination de ne plus y penser et de continuer à vivre sa vie.

Lorhènya respecta un moment le silence, mais elle n'était pas du genre à restée tranquille bien longtemps. Elle reprit en regardant Olyan avec un grand sourire.

"Alors?! Comment trouvez vous le château? Il vous plaît? Oh et surtout, ne prenez pas cause que j'en suis la princesse pour ne pas dire votre réel avis! Je veux savoir ce que vous pensez vraiment."

Demanda-t-elle avec enthousiastme. Elle était fière de son royaume, même si il pouvait parfois paraître un peu imbus de lui même...

Il y eut un petit temps avant que l'information se rende jusqu'à son cerveau. Une fois de plus, il s'était retrouvé perdu dans son passé... Il secoua bien vite la tête et regarda Lorhènya dans les yeux, avant de se dépêcher à regarder les ornements et les tableaux aux alentours pour cacher son embarras.

"Il est très bien, oui, très bien. C'est probablement le palais le plus harmonieux que j'ai eu la chance de visiter. Mais il me tarde de voir votre jardin. J'ai toujours été impressionné par les oeuvres que les jardiniers produisent dans les cours des rois!"

Il baissa ensuite timidement la tête. Il lui arrivait rarement d'être timide, mais cette situation le rendait ainsi. Il ignorait cependant pourquoi...

"Il fallait le dire plus tôt!"

S'exclama t'elle en riant. Elle leur fit prendre un tournant qui menait à un escalier. Déjà, une brise plus fraîche se rendait jusqu'à eux.

"De nuit, les jardins sont éclairés par magie, donc on voit néccessairement moins bien que le jour, mais cela reste malgré tout magnifique... Venez, nous nous y rendons!"

Faisant mine de ne pas remarquez son moment d'absence et de gêne, elle le mena jusqu'aux jardins sans plus de détours, tout en parlant de choses et d'autres sans importances.

Lorhènya sortit de la salle à manger et vint rejoindre Olyan avec un petit sourire.

"Alors, où allons-nous aujourd'hui mon bel ami?"

Demanda-t-elle avec un petit sourire taquin. Elle fit quelques pas dans le couloir pour rejoindre les fenêtre qui donnait sur l'extérieur du château. Elle doutait qu'ils restent dans le domaine bien longtemps.

"Aviez-vous une idée?"

Il regardait son amour se promener devant lui. L'amour qu'il avait pour elle le comblait de joie. Il sourit à son tour lorsqu'il entendit la question et répondit:

"J'avais en effet pensé à quelque chose. Une autre promenade en dragons, mais cette fois, vous aurez votre propre dragon et j'aurai le mien. Sa vous dit?"

En disant ses derniers mots, Olyan vint furtivement déposé un tendre baiser sur la nuque de Lorh. Il s'était bien sûr assuré qu'il n'y avait personne dans le corridor avant...

Lorhènya avait tout d'abord ressentit un brin de nervosité à l'idée de monter l'une de ces bêtes seule, mais le baiser d'Olyan vint chasser ces craintes de ses idées immédiates. Elle sourit, ne se retournant pas pour autant, mais profitant de la chaleur que dégageait la proximité de son amoureux. Était-ce son coeur qui lui provoquait cette illusion? Peu importe.

"D'accord... bien que l'idée m'effrai un peu..."

Olyan sourit. Il connaissait assez bien les dragons pour savoir qu'ils ne laisseraient jamais leur cavalier dans une position dangereuse où il pourrait tomber.

"Aller viens! Tu verras, sa va bien aller."

Il lui prit alors la main et l'entraîna dans les couloirs jusqu'à la sortie du château, où ils bifurquèrent vers les écuries royales.